Garantir une biologie médicale de proximité et s’engager pour la prévention : voici le double fil conducteur du parcours de Julie-Anne Rouvière. Biologiste et dirigeante, elle partage son regard sur un métier en pleine évolution et sur son engagement au sein de la CPTS Montpellier Nord – Grand Pic Saint-Loup.
Julie-Anne, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis biologiste médicale, diplômée en pharmacie et en biologie depuis 2008. Après plusieurs années comme remplaçante puis coresponsable d’un laboratoire à Castelnau-le-Lez, j’ai pris en 2021 des fonctions dans le comité de direction d’Inovie Labosud. Je supervise aujourd’hui une vingtaine de laboratoires du nord de Montpellier et coordonne des actions de prévention et de dépistage sur plus de 110 laboratoires en Occitanie.
Parallèlement, je suis membre de l’URPS des biologistes d’Occitanie et du Comité régional en santé sexuelle (CoReSS). Mon parcours repose sur deux axes forts : offrir une biologie médicale de proximité, accessible et de qualité, et contribuer à des projets collectifs au service de la santé publique.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de choisir ce métier et comment évolue-t-il ?
Ce qui m’a attirée, c’est la position singulière du biologiste, à la croisée de la science, du soin et de la prévention. Nous travaillons en étroite collaboration avec les médecins traitants, spécialistes et établissements de santé, souvent en coulisses, mais avec un rôle décisif : aujourd’hui, la biologie intervient dans près de 70 % des diagnostics.
La profession évolue très vite, portée par l’innovation technologique, l’intelligence artificielle et de nouveaux marqueurs biologiques. Elle se rapproche aussi davantage des patients, via le dépistage. Demain, je suis convaincue que nous serons encore plus intégrés dans les parcours coordonnés, avec un rôle clé dans la prévention, le dépistage des cancers, des maladies chroniques et dans la médecine personnalisée.
Pourquoi est-il important pour vous d’être actrice de la CPTS ?
Pour moi, la CPTS est une évidence : elle permet de dépasser les murs du laboratoire et de s’inscrire dans une véritable dynamique territoriale de santé. En tant que membre du conseil d’administration de la CPTS Montpellier Nord – Grand Pic Saint-Loup, je contribue à définir la stratégie et à coordonner les actions de prévention.
Je m’investis particulièrement dans les parcours liés aux maladies chroniques (insuffisance rénale, insuffisance cardiaque) et en santé sexuelle. J’ai par exemple participé à des dépistages gratuits d’IST, à la création d’outils pratiques comme le passeport prévention ou le livret sur la maladie rénale chronique.
Ces actions collectives m’apportent une vision transversale : je ne me limite plus à l’analyse biologique mais je participe à la réflexion sur la prévention, l’accès aux soins et la coordination entre acteurs. Je suis convaincue que la CPTS est un levier essentiel pour améliorer la prise en charge des patients et réduire les inégalités de santé.