3 questions à… Sébastien Jugant, néphrologue à Castelnau-le-Lez

3 questions à… Sébastien Jugant, néphrologue à Castelnau-le-Lez

3 questions à… Sébastien Jugant, néphrologue à Castelnau-le-Lez

Spécialiste du suivi des patients atteints de maladies rénales chroniques, Sébastien Jugant exerce depuis près de dix ans en libéral dans l’Hérault. Avec son équipe, il milite pour un dépistage précoce de l’insuffisance rénale et insiste sur l’importance d’une coordination territoriale renforcée.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’exerce comme néphrologue à titre libéral depuis 2016, après avoir réalisé mon internat et mon clinicat au CHU de Montpellier. Aujourd’hui, nous sommes un groupe de sept néphrologues installés à Castelnau-le-Lez à côté de la Clinique du Parc. Nous réalisons aussi des consultations à Villeneuve-lès-Maguelone, à la Clinique du Pic Saint-Loup à Saint-Clément-de-Rivière, à la Clinique du Millénaire à Montpellier ou encore à Lunel, au plus près des patients. Nous sommes quasiment les seuls néphrologues libéraux de l’Hérault. Notre métier est souvent confondu par le grand public avec celui des urologues ou des neurologues (cela doit tenir des orthographes approchantes), mais il est bien distinct : nous suivons les patients atteints de maladies rénales chroniques, transplantés ou dialysés. Nous réalisons aussi certains gestes comme les biopsies rénales ou la pose de cathéters de dialyse.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de choisir cette spécialité ?

La néphrologie est une discipline très particulière. Elle permet une forte proximité avec les patients, car il s’agit souvent de maladies chroniques qui nécessitent un suivi à long terme. On noue des liens forts avec les malades, parfois suivis pendant des années, et avec les équipes soignantes que l’on côtoie presque quotidiennement dans le cadre des dialyses. C’est aussi une spécialité très technique. On dit que les néphrologues sont un peu les « geeks » de la médecine.

La pathologie rénale est assez fréquente, même si encore largement sous-évaluée. En France, on estime que 2 à 3 millions de personnes sont concernées. C’est une maladie silencieuse, qui ne présente pas de symptômes au début, et souvent dépistée trop tard. Lorsqu’elle se manifeste c’est qu’on est au stade d’insuffisance rénale de suppléance. Et c’est irréversible. C’est déjà trop tard car le rein ne se régénère pas. D’où l’importance d’agir en amont.

Vous êtes impliqué dans la CPTS et dans des actions de santé publique, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

La CPTS répond à un vrai besoin : celui de créer du lien et de la coordination entre les professionnels de santé d’un même territoire. Les patients atteints de maladie rénale nécessitent une prise en charge globale, coordonnée et multidisciplinaire, entre l’hôpital, les médecins de ville et d’autres praticiens.

La CPTS nous offre un espace concret pour échanger sur nos pratiques, organiser des parcours de soins plus efficaces et monter des projets collectifs, comme des journées de dépistage que nous organisons plusieurs fois par an et notamment lors de la Semaine du rein (première semaine du mois de mars), afin de sensibiliser la population. Le dépistage précoce de la maladie rénale est essentiel pour préserver la fonction des reins le plus longtemps possible.

C’est aussi l’occasion de participer à des soirées de formation avec d’autres praticiens, ce qui renforce l’interconnaissance et améliore la réactivité face aux besoins spécifiques des patients et professionnels de notre territoire. À terme, cela peut vraiment transformer notre manière d’exercer en facilitant la communication et en recentrant le temps médical sur le soin plutôt que sur l’administratif.