Au départ, j’avais plusieurs freins : le manque de formation, la peur de me tromper, la responsabilité que cela engage, le coût du dermoscope… et même une certaine difficulté à savoir quel modèle acheter. Finalement, j’ai opté pour le Delta One de chez Heine, qui m’avait été le plus recommandé.
Ce qui m’a décidé ? Plusieurs choses : d’abord, la rencontre avec le Pr Dereure lors d’une réunion avec la CPTS, ensuite le constat que beaucoup de confrères généralistes s’équipaient déjà. Mais surtout, j’ai réalisé à quel point mes photos “classiques”, envoyées en télé-expertise à mes collègues dermatologues, manquaient de pertinence. J’avais le sentiment de ne pas faire un travail suffisamment professionnel. J’ai aussi pris conscience que la peau est un organe à part entière, qu’il faut examiner dans sa globalité – patient en sous-vêtements – et qu’un dermoscope est indispensable pour bien voir.
J’ai suivi la formation proposée par le Dr Justine Munoz sur la dermatoscopie.
Très vite, j’ai proposé à mes patients de prendre rendez-vous pour un examen de leurs grains de beauté. Mon agenda s’est rempli en quelques jours. À chaque doute, j’envoyais une photo en télé-expertise au CHU, qui répond dans la journée : c’est un vrai soutien et un formidable levier d’apprentissage. Progressivement, j’ai gagné en confiance dans ma capacité à distinguer une lésion bénigne d’une lésion suspecte. Et plusieurs patients ont pu bénéficier rapidement d’une consultation au CHU ou chez un dermatologue de mon réseau. Certains se sont vu retirer des lésions douteuses, parfois malignes.
Face à cette efficacité, j’ai acheté le manuel de dermoscopie du Pr Luc Thomas pour approfondir mes connaissances. Dans mon cabinet, l’élan a été contagieux : ma consoeur, le Dr Mandel, s’est équipée à son tour, et mon confrère, le Dr Perez, envisage de le faire également.
Aujourd’hui, je considère le dermoscope comme un outil incontournable. Oui, l’investissement est conséquent (un peu plus de 1 100 €), mais il est largement rentabilisé par son utilité. Il ne faut pas oublier d’acheter l’adaptateur pour le smartphone : cela permet de prendre des photos, de les archiver dans le dossier patient et de suivre l’évolution des lésions. C’est un peu chronophage, mais les actes peuvent être valorisés : APC = 60 € pour un patient orienté par son médecin traitant, ou QZQP001 = 54 € pour les patients à risque de mélanome.
En définitive, je n’ai aucun regret : la dermoscopie m’a apporté plus de pertinence clinique, plus de confiance, et surtout un vrai bénéfice pour mes patients. »