3 questions à… Jennifer Gasparoux, orthophoniste et formatrice en prévention

3 questions à… Jennifer Gasparoux, orthophoniste et formatrice en prévention

3 questions à… Jennifer Gasparoux, orthophoniste et formatrice en prévention

De la physique à la prévention en orthophonie, le parcours de Jennifer Gasparoux est tout sauf ordinaire. Après dix ans passés dans la recherche scientifique, elle s’est tournée vers l’orthophonie pour donner plus de sens et d’humain à son travail. Aujourd’hui, elle se consacre à la formation, convaincue que la prévention est un levier essentiel pour améliorer la santé et le bien-être au quotidien.

Jennifer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et retracer votre parcours ?

Titulaire d’un doctorat en physique, j’ai exercé une dizaine d’années comme enseignante-chercheuse en France puis en Suisse, avant de me réorienter en 2015 vers l’orthophonie pour donner une dimension plus humaine à ma pratique. Ce changement s’est fait naturellement : recherche, enseignement et orthophonie reposent sur la transmission, la communication et la réflexion sur les processus cognitifs et langagiers.

L’orthophonie m’a séduite par la richesse et la diversité de ses champs d’action : la voix, la communication, l’oralité, les troubles neurologiques ou encore l’alimentation. C’est un métier profondément humain, qui permet d’accompagner des personnes de tout âge, du nouveau-né à la personne âgée.

Après une expérience à l’hôpital, au Centre Ressources Autisme de Montpellier, je me suis installée en libéral. Depuis 2022, j’ai cessé mon activité thérapeutique pour me consacrer à la formation en orthophonie. Mon organisme est certifié Qualiopi depuis 2023.

Vous vous consacrez aujourd’hui à la formation. En quoi consistent vos actions ?

Cette orientation est née d’un constat : en tant qu’orthophoniste, je recevais souvent des personnes adressées un peu trop tard. J’ai alors pris conscience de l’importance d’agir en amont, de sensibiliser et de prévenir plutôt que de réparer. La prévention fait partie intégrante du métier d’orthophoniste, mais elle reste difficile à valoriser dans le cadre libéral. C’est pourquoi j’ai créé mon propre organisme de formation, afin de développer des actions préventives autour de la voix, de l’oralité et de la communication.

Certaines de ces formations sont co-construites et co-animées avec ma collègue et amie Mylène Satgé. Parmi nos thématiques : la prévention des troubles de la déglutition, la protection de la voix des professionnels (enseignants, avocats, acteurs…), l’accompagnement à la parentalité avec le « bébé-signe », ou encore la pédagogie inclusive auprès des enseignants. Ces actions ont toutes un point commun : elles visent à promouvoir la santé et le bien-être par une meilleure compréhension et utilisation de nos ressources communicationnelles et relationnelles.

Vous êtes également impliquée dans la CPTS. Pourquoi est-ce important ?

Faire partie de la CPTS, c’est avant tout une manière de travailler en réseau, d’enrichir sa pratique grâce aux échanges entre professionnels de santé, paramédicaux, psychologues, pharmaciens ou acteurs du médico-social. Ces échanges favorisent une meilleure compréhension des rôles de chacun et permettent de construire ensemble des actions de prévention adaptées aux besoins du territoire.
J’aime cette intelligence collective qui relie les acteurs de la CPTS autour d’une même ambition : coordonner, mutualiser les savoirs et promouvoir la santé au sens large.
Pour moi, la CPTS représente un levier essentiel du système de santé : elle redonne du sens au travail de chacun et permet de construire des projets communs au service du bien-être des habitants.